C’est un ballet-concert. Un mystère chorégraphique pour seize chanteurs, deux danseurs, théorbe et fanfare. Le mystère (ou mistère) offrait, au Moyen-Âge, la représentation de scènes religieuses. Dans un but didactique autant que spectaculaire, il était, tout comme le vitrail, destiné à conter une histoire que l’illettré ou l’inculte pouvait appréhender sans peine. Aujourd’hui le mystère concerne la mort. Définitivement vouée à l’immortalité, par l’âme de l’Homme, elle se pare de musiques et de textes. Au programme, trois œuvres exemplaires : le Stabat Mater de Domenico Scarlatti, Musique pour les funéraillesde la Reine Mary de Purcell et le Lux Aeterna de György Ligeti. Trois œuvres musicales que Anthony Lo Papa, directeur musical éclairé et lumineux a choisies avec pertinence pour leur représentativité. Trois représentations de la mort. Trois époques, trois lectures, trois réflexions. Nans Martin et Camille Ollagnier ont créé une chorégraphie illustrative et profonde qui donne corps à l’intangible, qui refuse l’obscure. L’opportunité nous est offerte d’approcher la grâce du sublime questionnement par le biais de la beauté. Danser avec les mots et musiques de la mort, se conçoit comme un remède contre l’inacceptable soumission à l’effacement de tout.